Dans Coral Cure (Flotation Device), des devenirs subaquatiques entrelacent des récits techno-écologiques liminaux. Vestige d’immersions prolongées, la sculpture témoigne des métamorphoses silencieuses qui s’opèrent sous la surface. Elle oscille entre soin artificiel et dégradation organique.

Deux bouées d’amarrage, dispositifs d’ancrage abandonnés aux profondeurs, deviennent des récifs involontaires, rongés par des polypes coralliens cyborgs et leurs biofilms perlés. Elles oscillent entre la préservation des coraux et les mutations artificielles de leur survie dans l’Anthropocène. Créatures cristallines en mutation, l’une s’enracine, l’autre dérive, comme un être bio-mécanique digéré par les eaux. Une chaîne relie ses entités amphibies comme un cordon ombilical industriel.

L’installation baigne dans les effluves ultraviolettes. Elles éclairent un monde de symbioses et de contaminations. Dans les méandres de filaments cotonneux, une luminescence affleure, écho aux organismes abyssaux qui s’illuminent pour se nourrir, se cacher, communiquer. Cette lueur émane comme un savoir archaïque, un mode d’existence poisseux et mystifié.

Entre artefact et organisme fabulé issu de la biologie sousmarine, le synthétique résineux et le corail organique se parasite sur les surfaces vitreuses. La sculpture matérialise une narrative spéculative où le soin des écosystèmes liquides devient indissociable d’un imaginaire post-humain, peuplé d’êtres hybrides, de ruines technologiques et de résilience aqueuse.